L’annonce de la direction de la société GFD de proposer des mesures de reclassement « déguisées » aux 43 salariés de l’entreprise dans deux autres sites du groupe à St Etienne et à Bourogne est un coup de tonnerre pour les salariés, leurs familles et la Mairie de l’Isle sur le Doubs d’autant que l’histoire de cette entreprise est gravée dans l’identité locale.
Le rassemblement de soutien aux salariés de gfd l’Isle sur le Doubs en date du samedi 27 Juin 2009, dont je me satisfais d’être l’initiateur, a démontré, s’il le fallait, que la population l’isloise, la population du canton ainsi que les élus locaux de toutes tendances politiques confondues ont réagis activement, et en nombre (entre 600 personnes selon les quotidiens régionaux et 800 personnes selon les médias radiophoniques), en dénonçant cette mesure privant les salariés d’un outil de travail qu’il alimente pour certains depuis plus de quarante ans.
Lorsqu’une entreprise licencie car sa situation économique ne peut pas se prévaloir d’une telle disposition ; nous pouvons malheureusement … le comprendre. Mais :
A ce jour et au vu des informations possédées par les centrales syndicales, rien ne permet de penser que le souhait de fermer les portes de ce site spécialisé dans le fortage et le décolletage soit de raison strictement économique ! D’autant plus que l’entreprise GFD a versé des primes d’intéressement à ses salariés au cours de l’année 2008 (cf. : mes propos relatés dans l’Est républicain du samedi 27 juin 2009)…
Ces suppressions de postes « déguisées » traduisent avant tout la volonté de GFD et de son actionnaire unique, le groupe FONTANA (leader européen de la fabrication de boulons standards), de maintenir la profitabilité financière du groupe, au détriment de l’emploi.
On ne peut que constater que GFD a pipé les « sacro saintes » règles économiques en annonçant la suppression du site de l’Isle sur le Doubs, et annoncera malheureusement et sans équivoque dans un futur proche la mise en œuvre de plan de licenciement aux ouvriers ne souhaitant pas quitter leurs lieux de vie, ALORS que la Région Franche Comté a formulé des contre-propositions de manière à conserver la totalité des emplois.
Denis Sommer (Maire de Grand-Charmont – Vice Président du Conseil régional en charge de l’économie) nous en a encore, aujourd’hui, exposé la teneur. Les contre-propositions du Conseil régional représentent des avancées économiques et sociales majeures pour les deux parties, c’est à dire pour le salarié et pour l’entrepreneur.
Celles ci ont montré leurs preuves au sein de la région française la plus touchée par la crise économique actuelle, la région Franche Comté, et au sein du territoire géographique de cette région le plus touché par cette même crise, le Pays de Montbéliard, ce qui démontre la qualité du programme micro économique proposé !
Ces contre-propositions passent par le biais de plan de formation conduisant à élever le niveau de qualification des salariés et en même temps à réduire la masse salariale de l’entreprise, par le biais de l’ouverture à de nouveaux marchés, et enfin par la recherche de site de 5 à 6 000 m² au lieu des 13 000 m2 actuels pour réduire les couts de fonctionnement.
Enfin, comme Denis ; je partage la conviction ultime que le canton de l’Isle sur le Doubs fait parti inhérent du Pays de Montbéliard et donc de sa Communauté d’Agglomération…
Pour continuer ce billet de fin de soirée, je me suis aussi largement reconnu dans les propos tenus par Martial Bourquin (Sénateur – Maire d’Audincourt) car comme lui, je constate que la fermeture du site de l’Isle sur le Doubs a été décidée sans aucun dialogue préalable avec les salariés ou leurs représentants syndicaux. Claude Jeannerot (Sénateur – Président du Conseil général du Doubs) a soulevé un point important que j’avais soulevé au sein de ce même blog et parallèlement sur facebook au sein du profil du comité de soutien aux salariés de gfd que je pilote ; face à cette attitude délinquante intolérable pour une entreprise dans une démocratie comme la notre, les élus de notre territoire doivent demander à l’Etat de faire preuve de la plus grande vigilance dans l’application des mesures de reclassement annoncées.
Pour terminer sur un point de vue de politique nationale, cette annonce est une preuve supplémentaire et dramatique de la destruction du tissu industriel local et par la même du tissu industriel français qui sont gravement menacés et qui risquent d’être durablement déstructurés sans une intervention rapide et massive de l’Etat.
Cette annonce de quitter le berceau de cette entreprise, et avant elle de son ancêtre Japy, est une preuve irréfutable que la région Franche Comté est très durement touchée par la crise !
Pour conclure ; cette annonce est, enfin, un démenti cinglant aux déclarations récentes du Premier ministre sur l’entrée de la France dans « l’après-crise » et au propos du Président de la République lors du congrès de Versailles le lundi 22 juin 2009.
Enfin, pour terminer ; je remercie chaleureusement le représentant des salariés de l’entreprise gfd pour son mot sur le soutien procuré sur la « net sphère » (internet, blog, facebook). Celui ci en ces moments délicats, très prenants et très solidaires pour toutes les parties fait du bien à entendre !
Infiniment.
Fabrice.
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