Ces ex salariés sont toujours en quête d’un nouvel emploi. Photo Patricia Louis
Depuis la fermeture de l’usine GFD à L’Isle-sur-le-Doubs, vingt-quatre des quarante-trois des ex-salariés cherchent toujours un emploi. À plus de 50 ans, ils sont pessimistes.
Ils ne peuvent encore faire valoir leurs droits à la retraite.
Pour eux, retrouver un emploi est un chemin semé d’embûches. Jean-Luc Widmer, 57 ans dont 33 passés à GFD, avait accepté un reclassement dans une des sociétés du groupe à Saint-Etienne. « Je suis resté un mois et demi, mais le travail était trop fatigant et j’avais trop mal au dos ».
Comme Jean-Luc, deux autres salariés ont choisi un reclassement à Saint-Etienne, seize ont été repris sur le site de Bourogne.
« Pour beaucoup d’entre nous, c’était trop difficile de tout quitter ici pour aller refaire notre vie à Saint-Etienne », explique Claude Figent, ex-secrétaire du comité d’établissement.
Gilles Gosso, 50 ans, vient de passer des tests pour un contrat d’intérim de onze mois à PSA Sochaux. D’autres ont suivi des formations en informatique ou encore de caristes. Pour l’instant ces démarches n’ont pas encore porté leurs fruits. « Nous sommes dix-neuf à avoir adhéré à une cellule de reclassement mais nous n’avons pas eu beaucoup de propositions ».
Et au fil des mois, l’inquiétude grandit. « Pour l’instant, nous sommes payés à 65 %, mais dans deux mois, nous allons passer à Pôle emploi et nous toucherons moins ».
Devant leur ancienne usine où quelques machines sont toujours à la même place, les anciens salariés se rappellent les belles années où 1200 salariés y travaillaient.
600 amis sur Facebook
Puis, le site a périclité jusqu’à la fermeture. Trop vétuste et beaucoup trop grand pour la quarantaine d’employés. Les ex-salariés ne veulent pas que cette page de l’histoire industrielle de L’Isle-sur-le-Doubs, liée à la famille Japy depuis la révolution, ne sombre dans les oubliettes.
Depuis février dernier, à l’initiative de Fabrice Frichet, conseiller municipal, ils ont constitué une association. Tout est parti d’un comité de soutien lancé sur Facebook qui a réuni 600 amis. Il fallait donc donner un site à cette démarche.
« Cette association se détermine comme un organisme de réflexion capable d’organiser des événements au bénéfice des salariés de GFD : aider, grâce à sa logistique, les salariés licenciés en difficultés professionnelles, organiser la programmation de manifestation au profit des salariés, participer à différents élans de soutien de différentes sortes, lien avec la collectivité de L’Isle-sur-le-Doubs et de sa Communauté de communes pour un soutien à l’emploi des salariés licenciés. Cette association à but non lucratif a pour objectif de soutenir les salariés de GFD quant à la suite des événements à venir mais aussi de continuer à faire vivre l’esprit Japy à L’Isle-sur-le-Doubs », explique l’élu.
Une exposition et des manifestations sont annoncées.
Patricia Louis
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