
Je respecte la liberté de la presse, composante essentielle sans laquelle une démocratie ne peut pas fonctionner.
Elle est le fondement de notre République.
Lors de ses vœux à la presse le 16 janvier 2013, François Hollande a souligné sa volonté de « veiller à ce qu’il puisse y avoir encore une presse libre, indépendant, politique, faisant son travail » et précisé vouloir entretenir avec elle « une relation apaisée, pacifiée ».
Je suis profondément attaché à la presse et à sa liberté d’expression.
Pour autant, j’aimerais rectifier certains éléments parus dans le journal Le Monde du samedi 06 avril concernant l’affaire Cahuzac où un journaliste de ce journal m’interrogae ainsi que d’autres personnes sur cette affaire.
Je n’ai jamais parlé dans cette interview téléphonique de Pierre Moscovici.
C’est pourquoi, ses propos me choquent.
Ils ne sont pas les miens !
Je réfute donc en bloc ceux-ci.
Pierre Moscovici est quelqu’un pour qui j’ai de l’amitié, du respect et envers qui j’ai toute confiance.
Bien à vous,
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Dans le Doubs, le « dégoût » des administrés après le « choc Cahuzac »
Ils auraient préféré une franche colère. Le genre de coup de sang qui disparaît aussi vite qu’il est arrivé. Mais non. La plupart des administrés que les élus de gauche ont vus dans le Doubs, mercredi 3 avril, étaient au-delà. « C’est l’affaire de trop, celle qui vient s’ajouter à leur déception que les promesses de campagne tardent à être suivies de résultats concrets, à leurs fins de mois difficiles, au chômage qui s’aggrave », résume Fabrice Frichet, conseiller municipal PS de L’Isle-sur-le-Doubs, commune du Pays de Montbéliard.
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A Besançon, le maire socialiste, Jean-Louis Fousseret, qui appréciait Jérôme Cahuzac quand tous deux siégeaient sur les bancs de l’Assemblée, prononce les mêmes mots. « C’est de la tristesse, de l’écœurement, du dégoût… », énumère-t-il. Conscient que ces sentiments mettent plus longtemps à disparaître.
Le « choc Cahuzac », ces élus l’ont pris de plein fouet, mercredi, après l’aveu de l’ancien ministre du budget. « Moi, ça m’a fait l’effet d’un coup de poing, confie Liliane Lucchesi, conseillère municipale PS à Pontarlier, qui s’est « lâchée » sur sa page Facebook sitôt l’information connue. Il a trahi tout le monde, les militants du PS, le peuple, le gouvernement. »
« PLUS DE DIFFÉRENCE ENTRE LA DROITE ET LA GAUCHE »
Au lycée Jeanne-d’Arc de Pontarlier, où elle enseigne, Mme Lucchesi craignait le pire. « Quand il a démissionné de son poste de ministre, j’ai eu droit à des plaisanteries, on m’a taquinée. » Là, rien. Silence absolu en salle des profs. « J’ai noté qu’ils n’en parlaient pas. Est-ce seulement devant moi ? Veulent-ils me ménager, sentant que je suis indignée ? Comme on n’évoque pas un deuil pour ne pas accentuer le chagrin ? Allez savoir ! J’ai peut-être des collègues pleins de délicatesse… »
Cette délicatesse, M. Frichet, qui travaille à la Communauté d’agglomération du Pays de Montbéliard, en a moins bénéficié. Sur le trajet de son domicile, les commentaires ne lui ont pas été épargnés. « Quand vous êtes élu au conseil municipal et secrétaire de la section PS, chacun vous connaît, rappelle-t-il. Ceux qui ont abordé le sujet étaient remontés. Leur dégoût était complet. Que voulez-vous que je réponde à quelqu’un qui ne réussit pas à boucler ses fins de mois et découvre qu’un ministre socialiste cache des centaines de milliers d’euros ? Le pire, c’est qu’ils ne font plus de différence entre la droite et la gauche. Il n’y a plus de frontière. Certains me disent qu’ils voteront pour le Front national. Ici, ce parti fait déjà 28 % et c’est catastrophique. »
Le maire de Besançon tente de sauver ce qui peut l’être. « Les citoyens sont comme moi, atterrés, tristes, dans l’incompréhension, se désole M. Fousseret. Je ne me suis pas engagé en politique pour ça. Je continue de croire que c’est une cause noble. Ce qui me rassure, c’est que plusieurs personnes croisées jugent que le président et le premier ministre ont bien réagi, qu’ils ont décidé vite et tranché quand il a fallu le faire. Cela va les renforcer. »
Seul bémol, mais de taille, des interrogations plus ciblées se font jour dans le Pays de Montbéliard dont Pierre Moscovici est l’élu. « Beaucoup pensent que l’affaire ne va pas s’arrêter à Cahuzac, qu’elle va aller plus loin… », élude M. Frichet, prudent.
Catherine Thiébaut, conseillère municipale EELV à Besançon, fonctionnaire du Trésor, syndicaliste Solidaires Finances, n’a pas ces pudeurs. « Moscovici, il faut qu’il s’en aille, assène-t-elle. Je ne suis pas la seule à le dire. C’est clair et net, s’il y a un remaniement, il doit être écarté. »
Ses troupes ne pardonnent pas leur ministre de les avoir « ridiculisées » avec l’investigation parallèle ordonnée par Bercy. « On en retient quoi ? Qu’on enquête en Suisse… et qu’on ne trouve rien alors que la justice, elle, y parvient ! Cela fait passer les agents du fisc pour des incapables sans moyens. Alors que nous savions, nous, que la méthode employée n’était pas la bonne et qu’elle ne pouvait aboutir ! »
Autour de Mme Thiébaut, l’ambiance est morose. » Les contrôleurs savent qu’ils vont avoir des remarques désobligeantes, ils s’y préparent… « , confirme-t-elle.
Jean-Pierre Tenoux (correspondant à Besançon)
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