Suite au second tour des élections municipales, il s’est ouvert le remaniement provoquant le départ d’Edouard Philippe. Cette fin de quinquennat se fera sous le costume du Sarkozysme. A Matignon, à la Justice, à l’Intérieur. Autant de proches de l’ancien Président dans des ministères régaliens.
Sarko le retour ou tout bonnement faire du « neuf avec du vieux », je trouve cette dérive inquiétante pour le renouvellement de nos institutions. Il est bon de signaler que depuis son installation à l’Elysée, Emmanuel Macron s’est révélé être un déplorable directeur de ses ressources humaines. Les exemples ne manquent pas avec son soutien prolongé à Alexandre Benalla, le départ tonitruant de Nicolas Hulot ou même le refus de se séparer plus tôt de Christophe Castaner. Alors je ne pense pas que les surprenantes arrivées au gouvernement de Roselyne Bachelot à la Culture, d’Eric Dupond-Moretti à la Justice ou le transfert de Gérald Darmanin à l’Intérieur, lui permettent d’inverser la tendance ou fassent même décoller le bilan de son quinquennat.
Ce premier gouvernement Castex, peu renouvelé soit dit en passant, démontre une nouvelle fois la pauvreté du vivier à la disposition du chef de l’Etat. En mai 2017, débaucher dans la foulée du succès présidentiel fut aisé. Des camarades socialistes y sont allés devenant députés (et aujourd’hui dépités). Trois ans plus tard, le deuxième casting fut plus compliqué car il est vrai qu’il est difficile d’exceller en matière de ressources humaines quand on manque… de ressources.
Pour cette mission de chef du gouvernement, le Chef de l’État aurait pu nous sortir Estrosi ou Wauquiez, il nous sort Jean Castex. Le principe est le même, une personnalité de droite très ami de Nicolas Sarkozy, pour être en capacité de siphonner la droite dès le 1er tour d’une présidentielle. Avec ce gouvernement Castex, le compte à rebours est lancé. Dix-huit mois nous séparent aujourd’hui de l’élection présidentielle. Autant dire que le pouvoir exécutif devra agir et faire ses preuves. Sur le front économique, la promesse affichée de reconstruire, à partir de plus d’écologie, de décentralisation et d’Europe, est une ambition louable. Or si les résultats ne sont pas au rendez-vous en termes d’emploi et de compétitivité, l’impasse Rassemblement national frappera à nos portes. L’heure n’est plus aux paroles fortes et aux déclarations d’intention, l’heure est à l’action pour éviter faillites et plans sociaux provoqués par la crise sanitaire.
Cordialement,
Fabrice Frichet
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